“Autrefois, vous étiez ténèbres et maintenant, vous êtes lumières dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière. Car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice, de vérité”. Éphésiens 5.8-9
Ce passage nous fait une invitation intéressante, à marcher comme des enfants de lumière. Mais, avant d’entre dans les considérations de cet appel et de réfléchir sur comment marcher, il nous faut peut-être commencer par définir ce que cela signifie être « des enfants de lumière ». Cette expression, nous l’accueillons de façon ordinaire comme nous le faisons avec tant d’autres mots et expressions qui désignent notre nouvelle valeur dans le Nouveau Testament en tant « qu’enfant de Dieu » ou « cohéritier de Christ ».
Encore que nous ayons bien du mal à nous les approprier de ces paroles et d’autant plus à les vivre. Tant de facteurs multiples ont construit notre identité avant de rencontrer le Christ, nos expériences de vie, nos cultures familiales, la moral transmise par nos parents, nos relations interpersonnelles. Et trop souvent, malgré les bonnes intentions et les qualités de ce que nous avons pu vivre, certains de ces valeurs n’ont pas été positifs. Ils ont pu au contraire contribué à ce que nous nous fassions une mauvaise image de nous-mêmes.
Aussi, lorsque Dieu nous apporte son message d’amour et dans ce message en nous décrivant quelle est la nature de notre véritable identité, nous voulons bien y croire mais nous avons bien du mal à le vivre concrètement.
Or, comme à un enfant qui apprend d’abord à ramper avant de marcher, il nous faut à notre tour apprendre à nous défaire de nos mauvaises représentations de nous-mêmes avant de pouvoir nous considérer tels que Dieu nous voit en Christ : des êtres purifiés par le sang du Christ, pardonnés, restaurés, acceptés et capables.
Mon identité en tant qu’être dépend de ma valeur personnelle trouvé à partir du Seigneur. C’est Lui qui restaure ma vie et qui transforme l’image de Dieu déformée par la chute. Malgré mes pêchés, je suis précieux à ses yeux et je demeure dans son amour. Paul dira quelques chapitres avant : « Avec le Christ… Il nous a ressuscité ensemble et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Jésus-Christ » (Eph 2.5).
Lorsque nous prenons place en lui, dans cette nouvelle position identitaire en Christ en l’accueillant et en l’intégrant pleinement dans tous les domaines de notre vie, nous pouvons alors commencer à nous mettre en marche comme des enfants de lumière.
Si d’abord, nous n’apprenons pas et cela de forme constante dans notre vie à nous comprendre en Christ et dans son amour, nous n’avancerons jamais ou encore pire, nous marcherons de façon pas digne de la vocation à laquelle Dieu nous appelle.
En Éphésiens 5.1, Paul nous invite à marcher dans l’amour du Christ. Cet amour qu’il nous porte est tellement puissant qu’il nous transforme de l’intérieur par son Esprit afin de nous amener à nous voir tel que nous sommes : il nous met en mouvement. Il nous permet de voir les autres aussi tels que Dieu les voit et pas comme nous les verrions. Car nous pouvons être un enfant de lumière, mais si nous quittons intérieurement notre position en Christ notre lumière risque de brûler, blesser l’autre au lieu de l’éveiller, de le toucher, de le bénir.
Je peux être un enfant de lumière mais si j’oublie le regard d’amour de Dieu sur les autres je deviens un être légaliste ou méprisant envers mes semblables. Seul l’amour de Dieu pourra me permettre d’être bon, juste et vrai. Comme Paul nous affirme « Si même je sacrifiais tous mes biens, et jusqu’à ma vie, pour aider les autres, au point de pouvoir m’en vanter, sans l’amour, cela ne me servirait de rien » (1 Cor 13.3).
C’est lorsque les autres sentiront au travers de nous le regard que Dieu pose sur eux pour les accueillir tels qu’ils sont, notre vocation sera accomplie. Car nous ne sommes que de simples lumières destinées à révéler l’amour de notre Sauveur.
Alors laissons-nous façonner par Dieu et par son amour, branchons-nous à celui qui est la lumière.
Thiago Cardoso