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L’habitude de la solitude face à Dieu

« La réputation de Jésus se répandait de plus en plus ; une foule de gens se rassemblait pour l’entendre et se faire guérir de leurs maladies. Mais Jésus se retirait dans des endroits déserts où il priait » Luc 5.15-16

Dans un certain sens, nous pouvons dire que la solitude, c’est une forme d’isolement. Dans ce sens, il existe au moins deux types de solitude : celle qui est imposée de l’extérieur au- delà de notre désir et celle qui vient de notre intérieur. Toute les deux peuvent être plus ou moins mal vécues, mais normalement la première est la plus difficile à vivre.

Un exemple frappant d’isolement dans la Bible, c’est celui des lépreux ; tous ceux qui souffraient d’une maladie contagieuse de la peau – en d’autres mots, la référence biblique à la lèpre est générique et peut représenter de nombreuses maladies dermatologiques. Un lépreux ne cherchait pas la solitude, il la subissait.

L’imposition de l’isolement du lépreux était motivé par deux choses : la santé publique (éviter la transmission à d’autres) d’une part, et la pureté religieuse d’autre part .

Selon la loi, en Lévitique 13 et 14, Moïse reçoit les instructions de Dieu par rapport aux lépreux. Selon Lévitique 13, si quelqu’un avait son corps couvert de blessures non guéries, il devait se présenter devant les prêtres pour examen. Une fois la maladie constatée, ceux ci devaient isoler le malade du reste du camp. Il était banni de la communion de ses semblables et, à ce moment, considéré impur d’après les lois cérémonielles. Autrement dit, si quelqu’un touchait un lépreux, il prenait le risque d’être infecté et il devenait impur lui aussi.

Mais selon le chapitre 14 de Lévitique, il dit qu’une fois la guérison avérée par les prêtres, la personne offrait un sacrifice et elle était réintégrée à la communauté.

Alors, lisons le paragraphe pour comprendre l’action de Jésus : « Alors que Jésus se trouvait dans une ville, survint un homme couvert de lèpre. Quand il vit Jésus, il se jeta devant lui face contre terre et le pria : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier ! » Jésus étendit la main, le toucha et dit : « Je le veux, sois purifié ! » Aussitôt, la lèpre le quitta. Jésus lui donna cet ordre : « Ne dis rien à personne ! Mais va te montrer au prêtre, et apporte l’offrande que Moïse a ordonnée pour leur montrer que tu es guéri. » Cependant, la réputation de Jésus se répandait de plus en plus ; une foule de gens se rassemblait pour l’entendre et se faire guérir de leurs maladies. Mais Jésus se retirait dans des endroits déserts où il priait » (Luc 5.12-16)

Nous voyons dans ce passage d’abord l’isolement et la solitude du lépreux, source de souffrance pour lui. Il vient vers Jésus pour s’humilier devant Lui (v.12b), il ne le touche pas, il se jette devant lui face contre terre. Non seulement il se soumet à la volonté de Jésus, il n’y a pas de doute, Jésus peut le guérir ! mais aussi il se soumet à la volonté souveraine de Jésus « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier ! ». Il n’exige pas, il n’impose pas sa volonté, il demande la volonté du Christ.

Jésus, comme réponse à la demande du lépreux, brise la loi et le touche. Jésus a fait ce que personne n’a fait pour lui, il a brisé l’isolement non désiré. Jésus le guérit de la lèpre, mais aussi de la solitude. Jésus se soumet à la loi et envoie le lépreux aux prêtres (v.14). Il lui demande de garder le silence face à la communauté, Jésus ne se préoccupe pas de sa notoriété, mais d’accomplir la volonté de Dieu et de sa Loi.

Plus encore, Jésus nous met face à une autre forme de solitude. La foule apprend ce qui s’est passé et elle vient encore plus nombreuse voir Jésus pour entendre Sa Parole et pour chercher la guérison. A ce moment, étonnamment et contre toute attente, Jésus part ! Il part chercher la solitude face à Dieu. Jésus ne cherche pas l’isolement, mais une forme de solitude pour être en communion avec Dieu par la prière.

Luc souligne que Dieu va créer en Jésus une prédisposition à prendre l’habitude de prier. Pour Jésus, la solitude pour un temps de prière était habituelle. A plusieurs moments Luc nous montre que Jésus ne se préoccupe pas seulement de répondre aux besoins et aux demandes, mais d’abord de faire la volonté de Dieu.

Plus encore, la solitude dans la présence de Dieu prépare notre cœur pour le jour de l’isolement et de la souffrance. La guérison de ce lépreux et du paralytique amorcent un scénario de transition dans l’évangile de Luc. Après ces deux épisodes, les pharisiens et les docteurs de la loi vont commencer à s’opposer à Jésus. Opposition qui ira jusqu’au complot pour la mort de Jésus, en séduisant même la foule qui le suivait. L’habitude de la solitude face à Dieu dans un esprit de prière nous prépare pour les jours mauvais.

Avons-nous l’habitude du Christ d’être en solitude face à Dieu ? Qu’attendons-nous pour y être ?

1 commentaire

françoise abraham
21 mai 2020 à 5 h 32 min

En relisant ce thème de la Solitude, il me revient des citations de Thomas Merton, qui parle du chant qu’entend l’âme solitaire dans le silence. Il dit aussi que : «Lorsque l’ambition se termine, le bonheur commence».
On parle de confinement, de gestes de distanciation ces dernières semaines, …, on dit aussi : prendre le large, au sens de s’échapper. Pour moi, il est clair que c’est une Présence que retrouve Jésus, jubilant de bonheur devant le spectacle de la joie de celui qu’il a Guéri. Il évite par là-même le trouble émotionnel qui pourrait le saisir, l’euphorie du succès. Certains acteurs ont exprimé cela et s’ils reviennent saluer les spectateurs, ils quittent d’abord rapidement la scène. Ils connaissent le prix de leur travail.
La solitude est une richesse, une sauvegarde. L.isolement, une épreuve, En prison, les «grands» de notre humanité ont été rejoints…..«Ton Père qui est dans le secret» dit Jésus, nous y appelle. Les peintres ont souvent représenté l’Annonciation dans un décor de la Chambre, non pas lieu d’enfermement mais d’intimité où le Seigneur peut entrer, sans effraction ni fracas, où une fenêtre ouverte symbolise l’existence du monde, un retrait non clos, où “la brise légère” précède l’annonce de la Mission de celle qu’Il a appelée. F.A.

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